Mind in the gutter
« L’esprit dans le caniveau », c’est le nom qu’a donné Dotmasters à cette exposition. Il évoque pour lui les intentions douteuses, les actions ambiguës, toutes ces choses peu recommandables et pourtant jubilatoires. Fidèle à l’essence vandale et provocatrice de l’art urbain, ce titre saisit l’état d’esprit de l’artiste, qui, jovial et lucide, s’amuse des tabous, des contradictions, des nouveaux dieux et de l’absurdité de nos modes de vie contemporains.
L’exposition propose plusieurs niveaux de lecture : on peut l’apprécier comme une expérience visuelle pop, décalée et impertinente et y lire une critique ironique de la société actuelle. Dotmasters y développe le concept de « déchets hauts de gamme » avec des des sculptures en laiton de sacs en papier chanel. Par cette réalisation, il prend acte, renforce et joue de l’ambiguïté entre marketing et œuvres d’art, entre pièce unique et biens jetables, entre valeur esthétique et production commerciale.
Second thème cher à l’artiste, des chérubins rebelles et effrontés peuplent les œuvres de Dotmasters. Réalisés à partir de photographies de ses nièces, de ses neveux et de leurs amis, ces pochoirs apportent une teinte espiègle et indocile à l’exposition. Les petits anges turbulents et transgressifs qui tirent la langue ou font des doigts d’honneur au spectateur nous rappelle la joie qui naît du désordre, la créativité qu’engendre le chaos et surtout l’importance de n’être pas sérieux.