L’équilibre est l’état de ce qui est soumis à des forces qui se compensent où les parties sont égales, où aucune force ne surpasse les autres. C’est la juste répartition, la juste proportion, la stabilité entre des éléments opposés. Il doit résulter de l’équilibre une harmonie. La répartition des lignes, des masses, des pleins et des vides d’une composition doit faire en sorte que l’agencement général d’une oeuvre soit heureux.
La GCA Gallery Paris, propose une exposition de groupe avec 9 artistes: Dotmasters, Dzia, Etnik, Greg Jager, Kurar, Malakkai, Momies, Mr June et Otto Schade.
Ces artistes se sont penchés sur la question de l’équilibre et ont produit pour cette exposition, des oeuvres exclusivement sur papier.
L’équilibre, c’est aussi un état dynamique, un sujet à part entière. Le rythme ou le mouvement du sujet d’une oeuvre emmène parfois le spectateur à se poser des questions sur la composition de l’oeuvre dans son ensemble. Les pièces d’Etnik illustrent parfaitement cette idée avec leurs formes géométriques flottantes dont l’énergie part d’un point central et s’étend vers l’extérieur.
Kurar piège notre regard en liant dans l’air, par de simples fils fluorescents, des objets pourtant lourds. Dans ses oeuvres, il défie les lois de la physique Newtonienne à laquelle nous sommes accoutumés, pour nous transporter dans son imaginaire enfantin et contestataire.
Momies, en mélangeant différentes techniques picturales et différents mediums, par une peinture à la fois gestuelle et minutieuse, harmonise ses composition abstraites de ses modules. Le rythme des mouvements s’apaise ou s’accélère, les transparences et superpositions participent à la bonne lecture des oeuvres.
Les équilibres précaires de Malakkai nous interpellent dans ses dessins. On y retrouve une influence surréaliste où se mêlent poésie, équilibres précaires et onirisme.
La structure d’une oeuvre est très importante si l’on veut qu’elle soit lisible et cohérente tout en étant originale. Otto Schade combine et fusionne des formes animales distinctes dont le résultat livre une toute autre interprétation du sujet. La précision de son trait et le dosage parfait de ses proportions invitent l’oeil à se balader à la fois au dessus mais aussi dans l’oeuvre.
Dzia manie très bien aussi l’idée du bestiaire; ici ses compostions nous parlent de façon beaucoup plus directe. La délicatesse et la poésie de ses dessins résident principalement dans son traitement si identifiable de la faune. Il parvient à un certain équilibre de ses agencements avec des artifices picturaux simples et abstraits qui harmonisent l’ensemble de ses planches.
En voulant rendre hommage à l’inventeur d’un certain type de ruban adhésif, Dotmasters, dans sa série « Stick em up » compose consciemment des images qui seraient incohérentes hors du cadre artistique. Il se sert de ses prouesses techniques en matière de réalisme, qu’il atteint avec ses pochoirs précisément découpés, pour « coller » verticalement, à l’aide du ruban adhésif, divers objets – ici des oeillets, des jonquilles ou des tulipes. La vie qui se dégage de ses peintures sur papier, de ces bouquets en équilibre sur un mur, pousse le spectateur à se demander s’il n’est pas en face d’une photographie
Enfin, Greg Jager, cherche un équilibre des formes et des couleurs suivant les influences des peintres suprématies et constructivistes. En utilisant des formes géométriques simples et une gamme chromatique restreinte, il structure son travail autour d’un dynamisme plat et en profondeur.
La notion d’équilibre dans une oeuvre plastique est indissociable de l’expérience physique de notre quotidien. Les artistes, avec leur créativité et leur sensibilité, arrivent à brouiller nos sens de façon subtile.
« Les détails font la perfection, et la perfection n’est pas un détail. » Léonard de Vinci