Illustrateur, Malakkai ne se sépare jamais de son carnet et de son stylo. Au début des années 2000, inspiré par les graffiti qu’il voit autour de lui, il rejoint le crew OGT et se met à peindre à la bombe aérosol sur les murs d’Almeria en Espagne.
Il tombe aussitôt amoureux de l’odeur dangereuse et addictive de la bombe de peinture.Doux et vaporeux à l’aquarelle, tourmenté au bic, coloré et alambiqué à la bombe, le style de Malakkai s’adapte aux différentes techniques qu’il maitrise. Pour autant, on trouve dans chacune de ses créations une même atmosphère sombre, rieuse et poétique.
Malakkai puise son inspiration dans les petites choses de la vie quotidienne qu’il orne d’un symbolisme obscur et intriguant. Bien plus que des choses ou des individus, il esquisse avec un lyrisme touchant des allégories et des métaphores.
Inspiré par le surréalisme, l’artiste nous ouvre un monde étrange (et pénétrant) que
peuplent des personnages, des chimères et des bizarreries qui semblent tout droit sortis de nos songes.
Comme les rêves, les visions que Malakkai (le messager en hébreu) nous propose ne sont pas univoques, elles s’offrent aux interprétations multiples du spectateur. L’onirisme des toiles évoquent tantôt une mélancolie charmante et enfantine, tantôt
le trouble et l’inquiétude.
Cette ambiance fantasmagorique et propice à l’introspection n’en est pas pour autant pesante car des traits d’humour et d’ironie surgissent ça et là dans cet univers merveilleux. Malakkai semble ainsi avoir réussi, avec grâce et légèreté, à créer un équilibre impossible…