Alors qu’en France comptent des artistes parmi les précurseurs et plus influents de la scène urbaine, il est rare de pouvoir contempler en un seul et même lieu, et deux cultures que souvent l’on oppose – Street Art et Graffiti, et un ensemble regroupé de talents de l’hexagone.

Mariant les écritures (du figuratif à l’abstrait, des calligraphies aux volumes) les techniques (du pochoir à la bombe, du sticker au pinceau) les supports (toile, papier, métal, bois) les générations (des années 70 aux années 2000), les influences des grands courants (Futurisme, pop art, Maitres de la renaissance) l’exposition ouvre pour l’amateur d’art, à un horizon de l’art actuel.

Des pochoirs ciselés de C215 et Monkey Bird, aux idoles de Jef Aerosol. De l’univers citadins de Katre à celui animalier de Mosko. Du lettrage coloré de Nasty, aux dédales de l’Altas.
Des automatismes de Tank au constructivisme de Glbert1. Des figures de Kouka aux les installations de Pimax. De la poésie de Stoul, aux femmes de Fenx jusqu’aux les collages de Stew. Ces écoles confrontées, ces styles qui sembleraient être contraires, sil ils sont usuels pour l’amateur d’art urbain, s’offrent ici regroupés à une nouvelle lecture. Entre chacune des œuvres, se crée un dialogue. Mêlées, mélangées, enrichies d’influences, nourries d’esthétiques, elles sont collaboration involontaire mais effective ; tous pour l’urbain et tous bien contemporains !

Formé au Sotheby’s Institut de Londres. Après plusieurs années en galeries d’art contemporain, Geoffroy Jossaume met en place et dirige le département d’art urbain pour la maison de ventes PIASA. De sa double culture est née l’ambition de présenter dans son propre espace non pas un art « ciblé » ou un mouvement en particulier, mais bien un art simplement contemporain, et ce quelque soit sa source, son support ou son expression.

Si l’exposition « Made in France » dresse un panorama de talents reconnus et français, elle propose aussi de par sa mixité et donc sa richesse, une ébauche de réponse aux débats qui font encore rage – Art urbain, Art Contemporain – artistes ou vandales – rue ou galerie ? Mais l’on ne parle ici bien que de talents, de créations et d’énergie.. En somme, il ne s’agit là bien que d’Art.

Valériane Mondot